Un cheval qui trotte en cercle, attaché, autour d’un poteau. Un échantillon musical de luth répété. Dans le film expérimental Berlin Horse (1970) de Malcolm Le Grice, deux natures de boucles s’entremêlent. L’une, visuelle, est un diptyque qui met en scène le caractère cyclique de la boucle par le mouvement de l’animal. L’autre, sonore et composée par Brian Eno, est constituée de deux fragments d’une musique de luth qui vont se décaler progressivement. L’ensemble constitue un véritable objet audiovisuel qui met en jeu la figure du déphasage — théorisée notamment par Steve Reich — dans deux modalités sensorielles.

Sur ce modèle d’approche audio-visuelle, et à travers une sélection d'œuvres issues des champs du cinéma expérimental et des nouveaux médias, nous souhaitons mettre en lumière quelques figures d’image-son qui émergent de l’utilisation de boucles sonores et visuelles. Formées en canon (Canon de Norman McLaren), couplées numériquement dans le ralenti (The Waves de Thierry Kuntzel), « scratchées » (Modell 5 de Granular Synthesis,) ou bien encore échantillonnées et spatialisées (Whistle Stop de Martin Arnold), la pratique conjointe de la boucle dans les deux modalités de l’image et du son donnent lieu à de nouvelles structures narratives et posent les questions de l’attente, du sans fin et de la non linéarité.

Enseignant à l’ENSAD et docteur des universités (ED APESA, Institut ACTE), Benoît Montigné proposera une analyse basée sur la notion d’espace latent. Fruit de l’analyse faciale et vocale opérée par les GAFA, et du développement des techniques de synthèse générative du visage et de la voix, le portrait photographique, à l’heure des GAN, se réinvente dans le temps et la générativité. Des artistes comme Memo Atken avec Ultrachunk (2018) ou Alexander Schubert dans sa pièce Convergence (2020-21) mettent à profit ces techniques de deep fake et deep voice pour générer de nouveaux sons et de nouvelles images, par transposition (un cri devient un motif de violon) dans un espace de transformation paramétrique fondamental nommé espace latent.

Avec l’avènement de ce que l’on a appelé de manière diffuse les nouveaux médias — qui incluent les arts dits numériques — ont émergé dans l’art contemporain de nouvelles formes hybrides, audio-visuelles, animées par une présence plus ou moins forte du numérique. Dans ces formes, le sonore, souvent oublié dans les études théoriques, est devenu — tout comme l’image — génératif et interactif. Lorsque nous évoquons le sonore, nous ne parlons pas uniquement de musique, mais bel et bien d’un matériau aussi porteur de sens que l’image ; plus encore, faisant sens avec l’image. Nous avons donc réuni et étudié des œuvres, à caractère numérique, dans lesquelles le son et l’image dialoguent dans un rapport d’équité. Notre champ d’étude se focalise sur trois territoires artistiques qui lient les débuts du cinéma sonore aux formes numériques contemporaines : la musique visuelle programmée, les nouvelles dramaturgies interactives qui s’appuient sur des bases de données, et un ensemble de travaux artistiques mettant en jeu le visage et la voix. En émergent des processus renouvelés ou inédits, de la sonification au deep Learning.

C’est au fil de six collaborations très étroites, véritable travail polyphonique entre Hans Zimmer et Christopher Nolan – notamment Interstellar et Dunkerque – que s’est créé entre eux un chemin singulier de l’appréhension du rôle du musical dans le cinéma sonore. Raconter comment la musique, le son, les images dialoguent et fusionnent dans le cinéma de Christopher Nolan, en révéler les mécanismes, c’est ce que nous proposent Chloé Huvet et Emmanuelle Bobée.

Intervenants : Chloé Huvet (Maître de conférences en Musicologie à l’Université d’Evry-Val-d’Essonne Paris-Saclay, Cofondatrice du groupe de recherche collective « Étude des langages musicaux à l’écran » et autrice) – Emmanuelle Bobée (Docteure en musicologie, chargée d’enseignement à l’Université de Rouen et enseignante au conservatoire de Saint-Étienne-du-Rouvray)
Modération : Benoît Montigné et Ismaël Joffroy Chandoutis

À partir de leurs centres d’intérêt, à l’aide des techniques de prototypage interactif présentées et couplées à des outils d’intelligence artificielle, les étudiant·es prototypent un objet interactif (application mobile, site web, borne interactive...) à l’usage fictionnel et poétique.

Le contenu sera constitué exclusivement de textes (libres), d’images (générées par deep learning) et de formes graphiques (libres). La consultation du prototype devra être accompagnée d’une bande-son (libre). Le travail est réalisé en binôme.

Avec l’avènement de ce que l’on a appelé de manière diffuse les nouveaux médias — qui incluent les arts dits numériques — ont émergé dans l’art contemporain de nouvelles formes hybrides, audio-visuelles. En complément des analyses esthétiques et techniques, il nous semble que l’abord de ces œuvres appellent également une approche perceptive. Comment les images et les sons s’influencent-ils mutuellement lorsqu’ils évoluent ensemble ? L’un des axes de recherche lié à ce questionnement relève de ce que l’on nomme les illusions auditives et, par extension, des illusions audiovisuelles. De la gamme de Shepard jusqu’à l’effet McGurk, nous verrons comment les sciences cognitives de l’audition s'appuient sur ces illusions pour mieux comprendre la perception, et comment des artistes et des compositeurs, de Moritz Fehr à Lillian F. Schwartz, s’approprient à leur tour ces phénomènes perceptifs.

Notre application web musigraphicode donne à l'enfant différentes possibilités de générer des formes graphiques abstraites et des motifs sonores puis de faire varier leurs paramètres en direct. Cet outil est une version dérivée d'Audiographic Lab, notre plateforme en ligne dédiée à l'exploration de la création audiographique

Le Fonds de soutien à l’initiative et à la recherche (Fsir) a pour objectif principal le soutien des initiatives d’expérimentation et de recherche artistique et/ou culturelle, qui participent au renouvellement des formes et des esthétiques, en favorisant les projets menés en coopération. Les projets soutenus devront concerner les domaines suivants : recherche et développement, mutualisation et/ou coopération.

Dans le cadre du festival Maintenant, musiques, arts et technologies.
Demain ! est un espace de réflexions et d’échanges autour de la créativité numérique. à travers conférences, tables rondes, workshops et découvertes de projets artistiques innovants, sont mises en lumière les initiatives des acteurs et professionnels d’aujourd’hui qui font et participent à la création de demain.

Colloque International « Sons mobiles » conçu et organisé par Laurence Allard, Roger Odin, Laurent Creton IRCAV-Paris 3

Les 3 et 4 décembre 2015 pour la quatrième saison du colloque annuel de « Mobile et Création » (IRCAV-Paris 3/Labex ICCA) ambitionne de rassembler des chercheurs et des professionnels autour de la dimension sonore des usages créatifs des terminaux mobiles (des téléphones simplets aux appareillages les plus sophistiqués : smartphones, tablettes, phablettes et autres engins mobiles).

Avec Laurent Creton, Laurence Allard, Roger Odin, Maxime Boidy et Fred Pailler, Vincent Rouzé, Nicolas Nova, Benoît Montigné, Thomas Baumgartner, Jason Stanyek, Marc Relieu, Edgar Charles Mbanza, Christophe Payet, Jennifer Stoever, Samuel Rousselier, Peter Sinclair, Yannick Brice, Nicolas Maisonneuve, François Moraud, Sylvia Fredriksson, Laurent Antonczak et Max Schleser.

Le modelage des bases de données et leur exploration constituent, suivant les mots de Lev Manovich, une nouvelle catégorie-clé de la culture, l’« info-esthétique ». Cette esthétique de l’information est fondée sur la description sémantique des contenus, sur leur lisibilité en somme, dont le moteur de recherche serait l’outil privilégié. La mise en forme de l’information, langagière mais aussi spatiale, apparaît alors comme une nouvelle façon de décrire et de représenter le monde.

Avec Silvio d’Ascia et Matthew Won Piker, Philippe d’Anfray, Dominique Cardon, Vincent Puig, Matthias Blanc et Cécile Picard-Limpens, Ariane Savoie, Frédéric Curien et Jean-Marie Dallet, Christophe Domino, George Legrady, Anne Yanover, Patrick Nardin, Bertrand Gervais, Larisa Dryansky, Claire Swyzen, Laurie Bellanca et Camille Louis, Bernadette Dufrene, Olivier Asselin, Aurélien Bambagioni, Yves Duthen, Carole Letrouit, Yann Potin, Marie Fraser, Arno Gisinger, Sylvano Santini, Emmanuel Guez, Pierre-Jean Truchot, Jean-Philippe Deslys, Marie-Laure Cazin, Jean-Louis Boissier.

Dans le cadre du week-end Turbulences. Conférenciers : Gilles Alvarez (directeur de la Biennale Némo, Arcadi Île-de-France) et Benoît Montigné (enseignant à l’Ensad, animateur du site www.sonore-visuel.fr)

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles

Le modelage des bases de données et leur exploration constituent, suivant les mots de Lev Manovich, une nouvelle catégorie-clé de la culture, l’« info-esthétique ». Cette esthétique de l’information est fondée sur la description sémantique des contenus, sur leur lisibilité en somme, dont le moteur de recherche serait l’outil privilégié. La mise en forme de l’information, langagière mais aussi spatiale, apparaît alors comme une nouvelle façon de décrire et de représenter le monde.

Avec Pierre Marcotte, Pierre-Jean Truchot, Philippe d’Anfray, Laurie Bellanca, Camille Louis, Vincent Puig, Don Foresta, Patrick Nardin, Jean-Jacques Gay, Marie Fraser, Bernadette Dufrene, Julien Gachadoat, Michaël Zancan, Marie Laure Cazin, Frédéric Curien, Jean-Marie Dallet, Christophe Domino, Silvio d’Ascia et Matthew Piker.

Dans le cadre de la 2e rencontre sur les bases de données et les ressources numériques : la visualisation des données numériques, journée d'études organisée par Samuel Goldszmidt et Rémy Campos dans le cadre du consortium Musica (Huma-Num)

Fondée en 1984, l'ECV Paris a été la pionnière dans le développement des relations avec les agences de communication posant ainsi les bases d'un enseignement adapté et apprécié des professionnels. Les diplômés de l'ECV sont aujourd'hui présents dans tous les secteurs du design et de l'animation 2D/3D : Publicité, Design de marque, Digital, Illustration, Cinéma d'animation, Jeux vidéo... On les retrouve dans les grands studios et agences françaises et internationales et nombre d'entre eux ont créé leur propre structure.

L’Aide à la création multimédia expérimentale (Acmé) est un soutien financier à la création d’œuvres d’art numérique, qu’il s’agisse de projets individuels ou collectifs. L’Acme peut être une aide à «la maquette», à la production ou au redéveloppement de projet, voire à la rénovation de pièces dont l’obsolescence technologique est très rapide. Environ quinze projets sont soutenus chaque année.

émission résolument tournée vers la création, Tapage nocturne explore des univers musicaux pluriels se jouant des esthétiques. Des musiques électroniques aux musiques improvisées, des musiques de scène aux musiques pour l’écran, des installations sonores aux lutheries nouvelles, elle est l’écrin de tous les possibles sonores.

L’Aide à la création multimédia expérimentale (Acmé) est un soutien financier à la création d’œuvres d’art numérique, qu’il s’agisse de projets individuels ou collectifs. L’Acme peut être une aide à «la maquette», à la production ou au redéveloppement de projet, voire à la rénovation de pièces dont l’obsolescence technologique est très rapide. Environ quinze projets sont soutenus chaque année.